CONF PRESSE CONGRES

ema nos vies

MAGNA

anticap revo

Pour bien des « commentateurs » qui paradent à la télévision, le puissant mouvement contre la réforme des retraites commencé en novembre dernier serait en train de s’éteindre, pour preuve la baisse de participation aux manifestations… Mais si le mouvement connaît un ralentissement, la révolte qui est à son origine, comme à celle du mouvement des Gilets jaunes il y a plus d’un an, n’est pas près de s’éteindre. Elle ne peut, au contraire, que s’approfondir.

Une réforme au seul bénéfice du CAC40

Cette révolte est le produit et la réponse à l’offensive généralisée que mène le gouvernement, dans la continuité des précédents, pour assurer les profits des plus riches alors que l’économie mondiale est au bord d’une faillite généralisée. Macron voulait nous faire croire qu’avec sa réforme, le système de retraites serait plus simple, plus juste, plus universel… mais même le Conseil d’Etat s’est désolidarisé de son baratin. Et tout le monde a bien compris qu’il ne s’agit que de nous faire travailler plus longtemps pour des retraites moindres tout en ouvrant des perspectives juteuses aux fonds de retraites privés auxquels ne pourront cotiser que ceux qui en auront les moyens.

Si le CAC40 a connu en 2019 sa meilleure année depuis 20 ans, une augmentation de 26,37 % ; si les entreprises qui le constituent ont pu distribuer près de 50 milliards de dividendes, l’équivalent du budget de l’Education nationale, cela n’est pas le fruit du génie des affaires de leurs patrons. C’est celui d’un pillage toujours plus brutal des richesses produites par notre travail, dont la réforme des retraites n’est qu’un des moyens.

Le résultat en est qu’en France 7 milliardaires possèdent autant que 30 % de la population du pays. La fortune du patron de LVMH, Bernard Arnauld, s’élève à plus de 100 milliards d’euros tandis que 10 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté. Et partout dans le monde, c’est la même explosion des inégalités sociales : selon l’ONG Oxfam, 2153 milliardaires possèdent à eux seuls plus que 60 % de la population mondiale, 4,6 milliards de personnes !

Lutte jusqu’au retrait ou « conférence de financement » ?

Jeudi dernier s’ouvrait une « conférence de financement », une « idée » de Berger, le patron de la CFDT reprise par Macron et Philippe. Comme si l’affaire était entendue, la réforme adoptée, et qu’il ne restait plus qu’à « négocier » entre « partenaires sociaux » quelques aspects financiers avant sa mise en œuvre ! Les directions de la CGT et de FO on accepté de participer à cette caricature de « dialogue social », en totale contradiction de leur proclamation d’exigence du retrait. Il n’y a bien évidemment rien à attendre de ce genre de conférence, pas plus que des batailles parlementaires à coup de milliers d’amendements qui viennent de commencer.

Tout cela constitue un retour en arrière par rapport à l’expérience que le mouvement a accumulé, la force de la grève et des mobilisations, la conscience que nous ne pouvons compter que sur nos propres initiatives, notre organisation à la base, y compris face aux reculades des confédérations syndicales. Quand les travailleurs font grève, ni les trains, les métros, les bus ou les camions… ni les usines, les services, les lycées, les hôpitaux ne fonctionnent… même pas l’Opéra ou les tribunaux ! C’est notre travail qui fait tout fonctionner !

Tout le monde mesure que la lutte que nous avons menée jusqu’à maintenant, dans la foulée de celle des Gilets jaunes, porte la contestation de toute la société, du système capitaliste, et qu’au-delà des retraites, c’est l’avenir du monde du travail, de la jeunesse qui est en jeu !

La bataille est loin d’être terminée. Dans le prolongement de la lutte des Gilets jaunes, c’est une lutte pour exiger notre dû, pour que les travailleurs, les classes populaires, puissent disposer elles-mêmes des richesses qu’elles créent. C’est une lutte pour la justice sociale et pour la démocratie.