« La pauvreté ne doit plus se transmettre en héritage » a doctement asséné Macron jeudi 13 septembre en présentant son « plan pauvreté », trois mois après avoir qualifié de « pognon de dingue » l’argent utilisé pour les minima sociaux ! Aujourd’hui, il explique avec un même mépris : « n'oublier personne, c’est dire aux premiers de cordée : n'oubliez pas les derniers de cordée ». Plein de lyrisme, il a même été jusqu’à oser : « on apprend des personnes pauvres » ! Vraiment ? Mais le naturel est revenu très vite, menaçant ceux qui « bénéficient » de minima sociaux : « l'émancipation, c'est savoir que si la nation nous doit quelque chose, c'est que nous lui devons quelque chose en retour ». Car le souci de Macron et des patrons, c’est bien de stigmatiser ceux qui subissent le chômage, l’exclusion : ce ne serait pas ceux qui excluent, qui exploitent, qui licencient et créent la précarité et la pauvreté qui serait en dette mais les travailleur-se-s pauvres, les chômeur-se-s, les immigré-e-s !
Ce même 13 septembre, le journal patronal Les Echos titrait en Une : « Les profits du Cac 40 partis pour battre des records » et plus loin : « l’indice parisien pourrait bien battre cette année son record de bénéfices de 95 milliards d’euros datant de 2007 ».
En clair : près de 100 milliards de bénéfices pour les 40 premières entreprises françaises et leurs actionnaires sur un an… et 8 milliards sur 4 ans pour 8,8 millions de personnes pauvres, soit à peine plus de 200 euros par personne et par an !
13,6 % de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté dont 19,1 % des moins de 18 ans, 3 millions d’enfants. 4 millions de personnes sont sans domicile ou mal-logées. 9000 enfants habitent des bidonvilles. 80 % des enfants qui sont pris en charge par l’aide sociale le sont pour des raisons de pauvreté.
Mais pour Macron ce serait des « inégalités de destin » ! Et il a le culot de prétendre combattre la pauvreté alors que toute sa politique précarise et appauvrit les classes populaires, le monde du travail, que les retraites et les minimas sociaux sont bloqués à 0,3 % tandis que l’inflation (officielle) est de 2,3 % !
Contre les licenciements, pour les salaires, les pensions, les minimas sociaux : une même lutte
Face aux licenciements (Ford, Carrefour qui vient de licencier 1300 salariés,…) aux suppressions d’emplois dans le privé comme dans le public (1600 pour le seul ministère des sports), face aux salaires qui stagnent alors que les prix flambent (+ 21,6 % en un an pour le diesel, 13,4 % pour le sans plomb), face aux difficultés de la jeunesse étudiante et travailleuse, il s’agit d’un même combat contre la régression sociale. Le « destin » de Macron a un nom : l’exploitation, la lutte de classe que mènent les riches !
Et c’est par les méthodes de la lutte de classe que nous pourrons contester la régression sociale, en contestant le « droit » des banques, des multinationales, des grands actionnaires et de leurs serviteurs politiques de conditionner l’ensemble de la société aux profits des possédants, aux intérêts d’une infime minorité.
NPA33, le 14/09/2018