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« Je traverse la rue, je vous en trouve » (du travail)… Le mépris et l’arrogance de Macron s’adressant à un jeune chômeur sont les mêmes que ceux des patrons de Ford qui programment la fermeture de l’usine de Blanquefort.

C’est le mépris des riches, des classes dominantes, qui considèrent les travailleurs comme une masse bonne à exploiter ou à licencier selon les lois du marché… et les chômeurs comme des personnes qu’il faudrait secouer pour les remettre au boulot. Une morgue qu’ont aussi certains managers et chefs sans complexes, pour essayer de nous culpabiliser et faire taire.

Sauf qu’à force de mépris contre ceux qui coûteraient « un pognon de dingue », la colère grandit et touche des couches de plus en plus larges de du monde du travail. Macron n’a jamais été aussi bas dans les sondages.

Exprimer notre colère

A Ford, à plusieurs reprises, les salariés ont arrêté le travail pour s’inviter aux séances du « plan de sauvegarde de l’emploi », appellation cynique pour désigner les réunions qui préparent la fermeture. A plus d’une centaine, ils ont demandé des comptes à la direction, exprimé leur colère, leur ras-le-bol, leur exigence de faire payer Ford le plus cher possible pour les années d’exploitation et de profits sur leur dos. Ford veut mettre la clé sous la porte alors qu’il a réalisé près de 8 milliards de profits l’an dernier ! Et si le ministre Le Maire s'est déplacé vendredi, c'est bien parce qu'ils craignent tous, dirigeants de Ford et politiciens, que la colère s'élargisse encore.

Cette colère, c’est aussi celle des 1300 de Carrefour qui ont reçu leur lettre de licenciement, des New Look qui viennent d’apprendre du jour au lendemain la fermeture de 29 magasins en France, des 250 menacés chez Toy’s R’Us, des 155 des menuiseries Grégoire en Dordogne et des milliers d’autres qui viennent grossir les rangs des chômeurs.

Dans la Fonction publique, des centaines de milliers de salariés en contrat aidés n’ont pas été renouvelés (459 000 en 2016, 130 000 prévus pour 2019). 120 000 postes de fonctionnaires vont être supprimés d’ici trois ans.

Dans l’éducation, les 3200 suppressions de postes vont encore aggraver les conditions de travail pour les salariés et les conditions d’éducation pour les élèves. Au seul ministère des Sports, ce sera 1600 licenciements. Dans la santé, le sous-effectif est déjà la règle, à l’hôpital comme dans les Ehpad.

Sans oublier les innombrables salarié-e-s précaires, à temps partiels, intérimaires, dans l’incertitude permanente !

Ensemble contre les licenciements

Ces milliers de suppressions d’emplois posent le problème d’un mouvement d’ensemble du monde du travail, nous sommes tous concernés. Toutes les suppressions d’emplois sont illégitimes, dans le privé comme dans la fonction publique !

Les directions syndicales semblent incapables de proposer autre chose que des journées d’action isolées. Elles continuent de se prêter au jeu du « dialogue social » qui ne sert qu’à tenter de duper les travailleurs. CGT, FO, Solidaires et la FSU appellent à une journée de lutte le 9 octobre.

Ce sera l’occasion de faire entendre notre mécontentement. Mais pour faire reculer le gouvernement, nous avons besoin d’affirmer clairement la perspective d’une lutte d’ensemble de tous les salariés, les chômeurs, la jeunesse, qui remette en question la domination de la finance et du patronat, qui conteste le « droit » des actionnaires de décider du jour au lendemain de rayer une usine de la carte !

Imposer l’interdiction des licenciements, le partage du travail entre tous, des embauches massives dans les services publics, seule façon d’en finir avec le chômage c’est remettre en question le capitalisme.

Ce n’est ni dans les « sommets sociaux » ni dans les institutions que cela se fera, mais sur le terrain de la lutte de classe !