Le 13 septembre, les salariés de la RATP montraient la voie de la riposte contre le plan de casse des retraites du gouvernement. Par son ampleur, leur grève est un encouragement pour toutes et tous, et la perspective, sous la pression des grévistes, d’une grève reconductible à partir de début décembre, a commencé à changer la donne. Ce mois de septembre marque le début d’une nouvelle phase de la mobilisation, malgré l’éparpillement organisé par les confédérations syndicales.
Les luttes en cours, RATP, Urgences, poursuite du mouvement des Gilets Jaunes, luttes contre les licenciements, comme celle qui s’est déroulée à Bordeaux samedi 21 à l’initiative de la CGT Ford, sont un encouragement à prendre nos affaires en main, à surmonter nos différences catégorielles, et surtout les divisions et la passivité des directions syndicales.
Macron cherche à intimider et gagner du temps
Macron et ses donneurs d’ordre craignent la convergence des colères, de la révolte. Ils tentent d’intimider par la répression policière dans les manifestations, celle des travailleurs combattifs et des militants dans les entreprises. Ils intensifient leur propagande contre le monde du travail, les prétendus « privilèges » des régimes spéciaux, alors que sont révélées les frasques de leurs amis Ferrand, Balkany et autres ! Quant au prétendu débat sur l’immigration que relance Macron, dans les pas de Le Pen, c’est une nouvelle campagne contre les immigrés, pour tenter de diviser les classes populaires, les opprimé.e.s.
Macron et Philippe cherchent à gagner du temps sur les retraites en repoussant le vote au Parlement à après les municipales… Ils nous promettent une nouvelle version du grand débat, un nouveau round de négociations avec les directions syndicales, du moins celles qui accepteront d’être complices, dans le piège du « dialogue social ».
Un ras-le-bol global
Qui peut encore croire à leur baratin, alors que les inégalités ne cessent de se creuser, que les dividendes versés aux actionnaires du CAC40 viennent de battre de nouveaux records, tandis que la Santé, l’Education sont asphyxiées faute de budgets, que les services publics dans leur ensemble sont progressivement démantelés…
L’offensive brutale contre les retraites, qui vise l’ensemble du monde du travail, du public comme du privé, jusqu’aux libéraux, n’est qu’un des éléments d’une politique au service exclusif des grands actionnaires de la finance et de l’industrie, d’un système en faillite qui ne se maintient qu’en intensifiant l’exploitation et en ravageant la planète.
Nous mobiliser pour refuser de payer, défendre une autre perspective politique
Seules nos mobilisations permettront de stopper cette fuite en avant destructrice.
Nous donner les moyens d’inverser le rapport des forces exige que nous regroupions nos forces, que nous pensions nos diverses grèves et mobilisations comme partie prenante d’un même combat, global, politique, contestant le pouvoir des classes dominantes et de leurs serviteurs. Il suppose que nous opposions à leur programme de destruction sociale notre propre programme, prendre sur les profits pour répondre aux urgences sociales, aux besoins collectifs.
Les mobilisations en cours et à venir tout comme les prochaines élections municipales seront autant d’occasions de porter ces idées et d’en discuter démocratiquement, d’organiser une riposte à la hauteur des enjeux.
Cette discussion sera bien évidemment au coeur des débats à la fête du NPA33, samedi 12 octobre.
Editorial d'Anticapitalistes 33 ! - 26 septembre 2019