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Dans sa déclaration de mardi, Macron s’en est pris aux « irresponsables… qui cherchent déjà à faire des procès alors que nous n’avons pas gagné la guerre ». Chaque jour fait un nombre terrible de victimes, et le gouvernement est incapable de dire le nombre de décès en Ehpad, dans les prisons, parmi les SDF ou les sans-papiers. Mais Macron agresse ceux qui le critiquent, lui et cette société, alors que la défiance s’approfondit malgré le soutien et les élans tricolores et souverainistes d’une grande partie de la classe politique.

Cette guerre contre l’épidémie, dont il parle sur un ton si martial, ce n’est pas lui qui la mène, mais bien les travailleurs, en particulier de la santé, et tous ceux qui continuent à faire en sorte que la société tourne, ces « travailleurs invisibles qui sortent de l’ombre, rouages essentiels de la vie du pays » (Le Monde) que les dirigeants semblent découvrir...

Macron et son monde ont peur de devoir rendre compte de la casse du système de la santé dont ils sont les continuateurs, des 100 000 lits fermés depuis vingt ans, du nombre si insuffisant de lits de réanimation, du refus d’embaucher contre les luttes qui l’exigent depuis des années.

Il en appelle sur tous les tons à l’union nationale, se réclame de « notre souveraineté nationale et européenne », la vieille lubie réactionnaire, comme si elle allait nous protéger de quoi que ce soit. Il voudrait faire croire que tous les moyens sont mobilisés pour « relancer la production nationale » pour les biens dont manquent cruellement tous les hôpitaux : masques, respirateurs, oxygène, gel, etc.

Attaques anti-sociales pour sauver la finance

En réalité, la guerre que mène le pouvoir, c’est la guerre de classe contre les salariés. A coup d’ordonnances qui cassent les droits des travailleurs. A coup de dizaines de milliards de nouveaux cadeaux aux entreprises, et de soutien tacite à tous les industriels qui veulent à tout prix relancer la production, dans l’aéronautique, l’automobile, le bâtiment… relancer l’exploitation du travail pour tirer leurs profits.

Macron et les dirigeants du monde craignent la récession qui s’annonce. La Bourse de Paris a chuté de plus de 30% depuis le mois de février. Des économistes annoncent un chômage massif, les travailleurs précaires perdent déjà leur boulot. A l’échelle mondiale, une catastrophe sociale est en route avec cette crise annoncée depuis des mois, dont le coronavirus n’est que l’accélérateur.

Plus encore qu’en 2008, les dirigeants des Etats s’apprêtent à injecter des milliers de milliards pour sauver la finance, éviter l’effondrement complet, qu’ils nous feront payer, si on les laisse faire, par des attaques plus dures encore contre les salaires, les retraites, les droits sociaux, par des politiques de plus en plus brutales et autoritaires.

Nos solidarités, nos luttes pour changer ce monde

Les réponses à la crise sanitaire viennent du monde du travail qui continue de faire fonctionner ce qui est vital et qui tente d’opposer des résistances contre ceux qui voudraient faire tourner le reste de l’économie.

La crise sanitaire éclaire aussi le lien entre le capitalisme, la destruction sans retenue de la nature, l’agriculture industrielle, la déforestation, et le développement des nouvelles épidémies qui se multiplient, passant d’autres espèces animales à l’homme.

A l’heure où toute l’humanité est touchée, et où l’épidémie commence ses ravages dans les pays pauvres, la crise sanitaire comme la crise économique, exigent des réponses globales, à l’échelle mondiale. Il devient commun de dire « plus rien ne sera jamais comme avant »… mais pour que cette expression ne se traduise pas par des politiques plus réactionnaires encore, nous avons besoin de la perspective d’une transformation révolutionnaire de la société, pour renverser le capitalisme qui détruit nos vies et l’environnement.

L’heure est à imposer des mesures d’urgence sociales et démocratiques : la réquisition de tout le système de santé privé et des usines pour produire immédiatement matériel médical, masques, protections, tests, vaccins, traitements... ; la création de milliers de postes dans la santé, les services publics, et dans les secteurs de production nécessaire ; la fermeture de la Bourse et des marchés financiers ; l’expropriation des banques ; l’interdiction des licenciements et le partage du travail entre tous.

Nos solidarités, les luttes du monde du travail, peuvent imposer la nécessité de la coopération internationale, pour en finir avec la folie de la concurrence entre les pays et entre les multinationales qui ruine toute la société.

Mercredi 1er avril 2020