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« Le 11 mai, ce ne sera pas la vie d’avant »… c’est à peu près tout ce qu’avait à dire Edouard Philippe dans son long monologue dimanche aux côtés de Véran, en mission de déminage…

Après l’annonce par Macron d’un « déconfinement progressif » le 11 mai pour « redémarrer l’économie », Philippe était censé apporter des précisions et rassurer. Peine perdue… il est on ne peut plus clair que le gouvernement navigue à vue. Sa seule certitude, c’est qu’il est urgent de répondre aux exigences du patronat, de la finance : l’arroser de milliards et faire redémarrer les usines. Et pour cela rouvrir les écoles, collèges et lycées… même si personne ne sait comment ce peut être possible et que dans ces conditions il n’en est question ni pour les enseignants, ni pour les parents d’élèves !

Relancer la machine à profit

Alors que l’épidémie est loin d’être maitrisée, que plus de 20 000 personnes sont mortes en France, 170 000 dans le monde, la première préoccupation des gouvernements est partout de relancer la machine à profits.

Dans la région, Thalès, Ariane Espace, Getrag Ford Transmission, Dassault, Michelin… comme ailleurs Airbus, PSA, Toyota, Renault, etc., partout les multinationales françaises ou étrangères ont la même fébrilité : produire au maximum, quelle que soit la production. Missiles, avions de combat, fusées, boite de vitesse, pneus… rien de cela ne peut attendre !

Confinement, déconfinement… un même mépris des travailleurs et des classes populaires

« Nous avons réussi le confinement ensemble, nous allons ensemble réussir le déconfinement » a asséné Philippe avec le plus grand mépris pour les millions de personnes plongées dans une situation inhumaine par le confinement. La vie sociale s’est brutalement interrompue avec des conséquences dramatiques pour les plus pauvres, aggravant les inégalités et la violence sociale. Quant à ceux qui ont dû continuer à aller travailler, ils l’ont fait sans les garanties minimales pour leur santé du fait de l’impréparation criminelle des pouvoirs publics et des patrons. Pour « réussir » le confinement, Philippe et Castaner ont fait donner leur police, multiplié les contraventions et les gardes à vue, tandis que les plus riches rejoignaient leurs résidences secondaires sur le Bassin d’Arcachon ou ailleurs !

Le déconfinement obéit à la même logique de classe à laquelle font face enseignants, ouvriers, soignants, familles, pauvres...

Le gouvernement a chargé un « expert », Jean Castex, de présenter à la fin du mois un « plan de déconfinement »... Ancien préfet, ex directeur de cabinet de Xavier Bertrand au ministère de la Santé, ex secrétaire général adjoint de Sarkozy à l’Elysée, pressenti par Macron à l’Intérieur puis pour diriger la SNCF… il a, à en croire la presse, un sens aigu du « dialogue social » et des relations privilégiées avec des dirigeants syndicaux… Un CV parfait !

Aux capitalistes de payer !

Le gouvernement emprunte à tout va auprès des banques pour arroser les patrons, le Parlement vient d’augmenter « l’aide » aux entreprises à 110 milliards. En deux mois, la dette publique est passée de 95 à 115 % du PIB. Et ce n’est pas fini prévient Le Maire…

Cette dette, gouvernement et financiers entendent bien la faire payer aux travailleurs, aux petits artisans et commerçants, aux plus pauvres… tandis que nombre de grandes entreprises continuent à verser des dividendes records à leurs actionnaires !

Le patronat fait campagne pour allonger le temps de travail, les ordonnances leur donnant déjà la possibilité de voler congés, RTT, jours compte épargne temps aux salariés, d’augmenter le temps de travail jusqu’à 60 heures par semaine… et cela jusqu’à la fin de l’année. Les petits commerçants et artisans sont eux pris à la gorge par les assurances et les banques qui refusent de se priver du moindre centime, précipitant nombre d’entre eux au bord de la faillite !

Mais nous n’avons pas à payer leur dette, leur crise. Aux banques et aux capitalistes de payer !

Philippe a raison, « Le 11 mai, ce ne sera pas la vie d’avant » ! La question de qui paiera la crise et comment réorganiser l’économie, en prendre le contrôle se pose de manière plus urgente que jamais pour le monde du travail et les classes populaires. Le capitalisme en faillite plonge la grande majorité de la population dans l’insécurité sanitaire, sociale, écologique, démocratique. Il n’y aura pas de « sortie de crise » sans remise en cause de la domination de la finance et des classes dominantes par celles et ceux qui font tourner toute la société.

Mardi 22 avril