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Le deuxième tour de la présidentielle opposera donc Macron et Le Pen comme en 2017, mais dans une situation encore plus dégradée pour le monde du travail, la jeunesse.

Le Pen arrive à 23,15 % des voix, détournant une partie de la colère contre Macron sur le terrain de l’extrême-droite. Elle a profité à plein de la campagne de Zemmour, produit médiatique du milliardaire Bolloré, patron de Vivendi et premier actionnaire de Canal+ et de CNews, fantasmant contre le « grand remplacement », et même de celle de Pécresse appelant à « ressortir le Karcher » contre les jeunes. En occupant ce terrain des préjugés racistes les plus crasses et de la démagogie sécuritaire, ils ont permis à Le Pen de poser en candidate défendant les classes populaires… Totale imposture, quand elle ne vise qu’à nous dresser les uns contre les autres, travailleurs français, immigrés, jeunesse des quartiers populaires, pour le plus grand profit du patronat et des plus riches ! En Hongrie ou en Pologne, là où les amis de Le Pen sont au pouvoir, ils imposent une politique ultralibérale aux travailleurs tout en servant les intérêts de leur clan.

Le Pen est une des pires ennemies du monde du travail, mais Macron ne nous en protègera en rien. Pendant cinq ans, il lui a préparé le terrain. Lui, le banquier a arrosé les riches d’argent magique, il a démantelé le droit du travail, envoyé les LBD et autres lacrymo contre les gilets jaunes et les manifestants. Dans un élan de bonté, celui qui nous promettait la retraite à 65 ans vient d’envisager de se limiter à… 64 ans ! Le même a fait la chasse aux sans-papiers, aux pauvres, prenant modèle sur Le Pen pour essayer de diviser les opprimés en s’appuyant sur les pires préjugés racistes, anti-pauvres, anti-ouvriers.

L’abstention (plus de 26 %) reflète le rejet du cirque électoral par de plus en plus de travailleur.ses, de jeunes, de défavorisé.es conscients que ce n’est pas là que se joue notre avenir. Bien sûr, nous aurions préféré que davantage de voix se portent sur les révolutionnaires, notre camarade Philippe Poutou et Nathalie Arthaud de Lutte Ouvrière. Mais aussi modestes soient ces résultats, ils témoignent d’un courant parmi les travailleurs et les jeunes convaincus que le changement urgent, indispensable de la société ne pourra venir que de nous-mêmes, les premières et premiers de corvée.

Un certain nombre de travailleurs, de jeunes ont préféré voter pour Mélenchon malgré leurs désaccords ou méfiances en espérant éviter le sale duo-duel de ce deuxième tour. Son score de 21,95 % témoigne de la volonté d’une partie non négligeable de l’électorat d’un autre avenir. Mais si Mélenchon exprime une certaine radicalité, il reste intégré aux institutions, vante « la patrie », la « République » et la révolution… par les urnes.

Il n’y a pas de solution dans le cadre même de ce système capitaliste à bout de souffle, qui « éviterait les grèves et les manifestations » comme il l’a répété. Si les partis de la gauche gouvernementale sortent effondrés de ces élections, c’est justement pour avoir géré ce système, mené les privatisations, attaqué les services publics, accompagné les licenciements, aggravé la précarité, dans les différentes moutures d’union de la gauche… Macron lui-même est un produit du gouvernement Hollande !

Aucune voix ne doit aller à Le Pen pour ce second tour, mais nous refusons le chantage électoraliste de participer à ce jeu institutionnel truqué et illégitime.

Changer le cours des choses exige de s’en prendre au fonctionnement même de la société, de la production, remettre en cause le pouvoir des capitalistes, d’une poignée de grands actionnaires et de multinationales. Il n’y a pas de solution sans remettre en cause la concurrence généralisée qu’a instauré le capitalisme dans tous les domaines, sur toute la planète.

Face à l’urgence sociale, économique, écologique, démocratique, face à la guerre, ce sont les travailleur.ses, les jeunes, les peuples qui peuvent changer les choses en imposant leur contrôle sur la société, en prenant le pouvoir concrètement, en réorganisant l’économie et en la faisant fonctionner en fonction des intérêts de la collectivité. Mais pour cela il nous faudra enlever à la minorité de parasites leur pouvoir de nuisance !

Organisons-nous, prenez contact pour discuter des idées révolutionnaires, de quel programme pour changer le monde.