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Macron a emporté sa réélection avec 58,6 % contre Le Pen, 41,4 %. Jamais les scores de l’extrême-droite n’avaient atteint un tel niveau. Dans ce face à face où les deux candidats représentaient les mêmes intérêts, ceux des riches et des classes dominantes, beaucoup au sein des classes populaires, et ils ont eu raison, ont préféré s’abstenir.

Les milieux politiques institutionnels, médias et idéologues intégrés au système ont essayé de nous faire croire qu’on pouvait battre l’extrême-droite avec le bulletin de vote, avec Macron, pour « éviter le pire ». Mais c’est Macron lui-même et ses prédécesseurs des gouvernements de gauche et de droite, leurs politiques antisociales, hostiles au monde du travail, qui sont les responsables de la montée de l’extrême-droite. Macron, qui depuis cinq ans multiplie les attaques contre le monde du travail, contre les migrant.e.s, qui a fait voter la loi raciste « séparatisme » et « sécurité globale » d’impunité de sa police, est directement responsable de la banalisation de Le Pen et des préjugés réactionnaires, xénophobes de l’extrême-droite.

Le terrain électoral et parlementaire, la machine à duper

L’élection de Macron n’est pas un soulagement. L’étape suivante de sa campagne, après avoir rallié les partis de la gauche libérale, est de construire pour les législatives un mouvement large d’union nationale de la droite et même jusqu’à l’extrême-droite, prendre le leadership de ce grand rassemblement, contre ses concurrents Le Pen et Zemmour. Des jeux de rôle entre politiciens rivaux dont les ambitions sont les mêmes, servir les intérêts des classes dominantes, les profits et les privilèges d’une minorité en s’attaquant aux classes populaires, au monde du travail.

Nous ne pouvons pas plus croire en des politiciens marchands d’illusions qui comme Mélenchon, voudraient nous convaincre que notre avenir dépend d’eux. Mélenchon nous dit : « Je demande aux Français de m'élire Premier ministre ». Il nous appelle aux Législatives à constituer une majorité parlementaire pour imposer un gouvernement où il serait Premier ministre de… Macron ! Comme si une cohabitation empêcherait Macron de mener l’offensive réactionnaire et les prochaines attaques contre les travailleur.se.s et les classes populaires. Mélenchon ne peut nous faire oublier que ce sont les cohabitations droite-gauche sous Mitterrand puis sous Chirac qui ont nourri le Front national et que lui-même était ministre d’une cohabitation Chirac-Jospin de 97 à 2002 qui a abouti à la présence de Le Pen au second tour de la présidentielle, pour la première fois.

Les salarié.e.s, les classes populaires, la jeunesse ont intérêt à se dégager de tous les boniments électoralistes et manœuvres parlementaires pour mener leurs propres luttes, pour défendre leur propre programme de contrôle sur toute la société.

Combattre l’extrême droite et ses idées, c’est combattre l’offensive réactionnaire de Macron

Conscient du rejet massif de sa politique, qui s’est exprimé par l’abstention et par une partie du vote Le Pen, Macron a annoncé qu’il allait « changer de méthode ». Mais il va poursuivre sa politique, la stabilité promise aux classes possédantes pour continuer à faire leurs affaires, à engranger des milliards alors que le monde du travail, les classes populaires s’enfoncent dans les difficultés liées au pouvoir d’achat, à la précarité, la pauvreté. La réforme des retraites avec l’allongement du temps de travail à 65 ans, le refus de l’augmentation du SMIC et des salaires des agents publics, des pensions et minima sociaux, le refus de redonner des moyens à l’hôpital et à l’éducation s’inscrivent dans la politique de Macron pour répondre aux intérêts des multinationales et de la finance. C’est à la population qu’il va continuer à faire payer sa politique guerrière aux côtés de Biden et des puissances occidentales rivales de Poutine, au sein de l’Otan, avec l’augmentation des budgets militaires et la flambée des prix.

S’organiser, lutter pour défendre nos revendications, notre contrôle sur la société

Pour notre camp social, la seule réponse est de défendre notre propre programme anticapitaliste et révolutionnaire, internationaliste, en toute indépendance des institutions. Nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes pour nous organiser, construire nos propres moyens de lutte et un parti révolutionnaire démocratique, avec toutes celles et ceux qui veulent changer le monde. Combattre le pouvoir de Macron et des classes dominantes, leur idéologie réactionnaire, dépendra de nos mobilisations, de nos luttes, de nos grèves, pour nos revendications, notre propre pouvoir, pour prendre le contrôle de l’économie et mettre les richesses de la société au service de la collectivité.