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Sur plusieurs sites de presse, ce week-end, on apprenait la mise en place d’une « cagnotte en soutien au CHU de Bordeaux pour récolter des fonds afin de pouvoir financer tous les besoins matériels nécessaires à l’hôpital pour lutter contre le Covid-19 ».

Une cagnotte intitulée « tous ensemble contre le virus » et présentée par France Bleue comme « à l’initiative de bénévoles proches du CHU »… sauf qu’en bas de l’article un nom apparait, qui n’est autre que celui du DRH du CHU.

Ce mardi soir, sur son compte twitter, le service mécénat du CHU annonce que ce sont 2 respirateurs qui viennent d’être payés grâce à la cagnotte !

Dans les services, cette « initiative » révolte nombre de soignants qui, depuis des mois, des années, se battent pour exiger du matériel, du personnel, l’ouverture de lits dans les services d’urgence, de réanimation, et font face à un profond mépris ! Et ce qui révolte doublement, c’est que la direction puisse faire croire que cette initiative est celle des soignants. Non, les infirmières, les aides-soignantes, les agents de service ou les médecins ne demandent pas l’aumône, mais des moyens pour l’hôpital !

Les lits de réanimation et le matériel, respirateurs et autres, manquent cruellement, personnels et médecins font face à l’épidémie avec des moyens dérisoires, sans les protections nécessaires… mais cette situation n’est pas due à un accident. Le virus n’a fait que précipiter le drame.

En 20 ans, 100 000 lits ont été fermés dans les hôpitaux en France.

Depuis un an, les personnels hospitaliers, urgences en tête, se battent pour tenter d’éviter le pire. Il y a un mois, chose jamais vue, 1200 médecins professeurs de services hospitaliers démissionnaient de leurs responsabilités administratives ! Et cela dans l’indifférence générale des directions d’hôpitaux, de l’ARS, du gouvernement qui, au contraire, envoyait sa police contre les manifestants.

Et aujourd’hui, les mêmes glorifient les soignants et utilisent leur dévouement pour faire l’aumône pour acheter des respirateurs, dans le premier CHU de France, 7ème puissance mondiale et 3ème pays exportateur d’armes, à l’heure où le gouvernement arrose de centaines de milliards le grand patronat et les banques !

Partout à l’hôpital et au-delà, la révolte est profonde. Et le personnel compte, non pas les pièces jaunes, mais les coups qu’il nous faudra rendre !

Isabelle Ufferte