Le 21 mars, le syndicat SUD santé sociaux du CHU de Bordeaux écrivait dans un communiqué intitulé « C’est la guerre mais on nous envoie au front avec des balles à blanc ». « ‘La santé n’a pas de prix’ affirmait le Président il y a quelques jours, reprenant au passage un slogan syndical ! Alors où sont les masques pour protéger le personnel du CHU Bordeaux ???? Car, dans le soi-disant 1er CHU de France, nous devons nous battre et intervenir tous les jours pour que le personnel (ASH, brancardiers, Agents de Régulation du SAMU...) en obtiennent !!! ».
Plus de dix jours et bien des déclarations du gouvernement et du Directeur du CHU plus tard, alors que le nombre de patients atteints augmente chaque jour, que des collègues sont contaminés, les masques sont certes un peu plus nombreux mais toujours bien loin des recommandations des experts ! Et certaines catégories ont le plus grand mal à en obtenir tels les ASH (agents de services hospitaliers) qui assurent le ménage dans les couloirs où elles et ils croisent nombre de médecins et personnels qui entrent et sortent des chambres !
Une situation encore plus difficile dans les Ehpads, pour les personnels d’aide à la vie et à la personne qui travaillent à domicile, et dans certains établissements du secteur social où les salarié.e.s sont encore plus démuni.e.s, sans protection alors qu’ils doivent s’occuper de personnes vulnérables et dépendantes, les approcher au plus près, dans l’impossibilité de prendre la moindre « distanciation » !
Tout le monde sait que la situation est en train de s’aggraver de manière dramatique mais les personnels sont laissés à eux-mêmes. Les équipes s’organisent, essaient de se préparer mais la défiance est grande vis-à-vis du gouvernement, de l’agence régionale de santé (ARS) et des directions. Des arrivées de masques sont annoncées depuis plusieurs jours par l’ARS, mais combien, quand, et comment seront-ils distribués alors que tout le monde en manque et est réduit à la débrouille, soignants et médecins libéraux, ambulanciers, salariés de pharmacie, du commerce, livreurs, transporteurs, postiers, éboueurs…
Le gouvernement, les directions et tous les premiers de cordée ne sont pas avares de mots, tressent des couronnes aux prétendus « héros », jusqu’à l’écœurement. Les travailleuses et des travailleurs de la santé et d’ailleurs ont bien conscience que c’est sur leur travail que repose toute la société. Le drame actuel l’illustre de façon aigüe… comme il révèle l’incurie des gouvernants et la faillite de leur société !
I.U.