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La semaine dernière, la direction a annoncé les mesures qu’elle compte prendre suite à la pandémie. Alors que l’usine est arrêtée depuis le 16 mars, elle saisit l’occasion des ordonnances et de la loi d’urgence sanitaire mise en place par le gouvernement pour contourner le code du travail et nos droits.

Elle impose ainsi à tous les salariés, même ceux en télétravail, de consommer 5 jours de RTT durant le mois d’avril, au motif que les salariés auraient « trop de jours de congés » après le confinement alors qu’il y aura « plus de travail »… Mais la direction ne sait rien de l’état des commandes, en particulier celles prévues pour les pays étrangers touchés eux aussi par la pandémie. Qu’importe, tout ce qu’elle veut, c’est nous piquer des jours de RTT, c’est toujours ça de pris !

Elle a aussi annoncé son refus du paiement à 100 % des salaires pour le chômage partiel. Alors que l’Etat et l’Unedic financent entièrement la mesure, elle ne paiera que le strict minimum de 84 % du salaire net et annonce un simple lissage des salaires à hauteur de 90 % du net pendant le confinement… et après, le temps de récupérer le « trop versé » pendant le chômage partiel. Par contre, l’essentiel des cadres qui sont en télétravail, et pas très débordés vu l’arrêt des sites de Paris et Pessac, auront 100 % de leur paye !

Pour justifier sa décision, la direction de la Monnaie avance un argument plus que douteux : étant son propre assureur chômage, elle se verrait obligée de mettre 28 % de sa poche dans le chômage partiel ! Une horreur… sauf qu’il ne s’agit sur le fond que de ses cotisations chômage qu’elle a obligation de payer comme n’importe quel employeur. Si la Monnaie fait le choix, comme nombre d’entreprises publiques ou semi-publiques, de ne pas adhérer au régime d’assurance chômage de l’Unedic, c’est qu’elle y trouve son compte. Elle a de quoi nous payer à 100 %.

Enfin, la direction cherche à redémarrer de l’activité, en cherchant des « volontaires », en appelant des salariés chez eux, en avançant la prime de 1000 € qui commence à ressembler à une « prime de risque » avec notre santé !

Comme dans l’automobile ou l’aéronautique, elle a mis en place un « protocole de continuité d’activité ». Elle a même communiqué largement au personnel, en expliquant qu’elle avait intégré « les remarques qui ont été formulées par les deux Commissions Santé Sécurité et Conditions de Travail, qui ont participé aux visites de contrôle sur place » … Un beau mensonge par omission, passant sous silence le vote contre des élus de la commission sur l’usine de Pessac ! En fait, ce fameux « protocole » ne comprend que du blabla, disant au personnel tout ce qu’il doit faire mais sans mesures particulières de la part de la direction. Elle se contente de fournir des gants et des masques (il semble qu’elle ait moins de mal à en obtenir que les hôpitaux !), sans même prévoir une désinfection régulière des locaux tout au long de la journée.

Alors que le confinement est prolongé et que l’épidémie est loin d’être maitrisée, la direction veut relancer la production, nous faire prendre des risques complètement absurdes, comme s’il était urgent de relancer les ventes en ligne de médailles ou la fabrication de pièces aujourd’hui ! Volontaire ou pas qu’importe, c’est inacceptable et irresponsable.

Laurent Delage