Au printemps de chaque année arrivent les épreuves écrites tant attendues ou redoutées. Les concours viennent dans une large mesure sanctionner la capacité des étudiants à se fondre dans des attendus, que certains auront eu la chance d’acquérir de par leur milieu social ou le temps qu’ils peuvent consacrer à la préparation. Malgré des modalités d’évaluation prônant l’égalité (anonymat, épreuves communes, doubles corrections…), on en est loin et la crise sanitaire actuelle aggrave les choses.
La majeure partie des épreuves écrites aurait dû se tenir lors des mois de mars et avril : elles sembleraient être reportées en juillet… Mais les autorités ministérielles ne savent absolument pas, depuis plus d’un mois, émettre des modalités concrètes d’évaluation. Aucune alternative n’est non plus proposée aux étudiants par les institutions universitaires.
Quant aux enseignants devant assurer une certaine continuité pédagogique à leurs étudiants… ils sont eux-mêmes soumis aux obligations qui leur incombent : généralement professeurs pour d’autres niveaux, ils ont eux-mêmes du mal à s’adapter et disposer du temps nécessaire pour assurer des cours ou des corrections à leurs étudiants. Parallèlement les bibliothèques demeurent fermées.
Joli cocktail plongeant les étudiants dans un sentiment d’abandon et d’impuissance, des conditions idéales ! Et pour les préparateurs du CAPES, l’optique radieuse du télé-enseignement si disruptif et efficient ne peut qu’accentuer leur optimisme… !
Mais le temps de confinement met avant tout en exergue les inégalités : précarité financière, travail, enfants à charge, accès à Internet, accès aux ressources de préparation, conditions d’hébergement, conditions de cohabitation, mise en œuvre de continuité pédagogique…
Achille