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A l’hôpital, l’hygiène et la gestion du risque de la contagion, c’est notre métier... Depuis des années, des protocoles détaillés définissent le type de protection que les soignants et les différents intervenants doivent porter pour protéger les patients, se protéger eux-mêmes et ne pas disséminer bactéries et virus… des mesures qui se renforcent régulièrement.

Mais depuis le début de l’épidémie, au CHU comme partout, les consignes n’ont cessé de se dégrader… pour s’adapter à la pénurie !

Là où hier il fallait porter absolument des masques FFP2, on a expliqué que les masques chirurgicaux faisaient l’affaire… puis on a vu arriver des masques périmés (dont sont en ce moment pourvus certains blocs opératoires !). Plus récemment, les services considérés moins « exposés » ont été « équipés » de « masques » que la direction fait confectionner sur place dans des bouts d’alèses ou de champs jetables agrafés (voir photo)…

Cette situation est d’autant plus choquante que depuis une semaine, la grande distribution annonce à grand renfort de publicité s’être procuré 500 millions de masques chirurgicaux !

Les soignants 11 fois plus touchés par le Covid

Auchan, Leclerc, Carrefour... ont donc su trouver, avec le soutien du gouvernement… ce qui manque tant aux hospitaliers, aux médecins et infirmiers libéraux, aux kinés, aux salariés d’Ehpads, de l’aide à domicile…

Le gouvernement, incapable de protéger les personnels de santé, reste silencieux sur le nombre de ceux qui ont été contaminés. Les chiffres communiqués il y a 15 jours par la direction de l’AP-HP (Hôpitaux de Paris) sont eux édifiants : « 4 275 professionnels de l’AP-HP ont été ou sont atteints de Covid-19 », soit 4 % des effectifs tous métiers confondus.

Au niveau national, une enquête de la CGT réalisée fin avril estime qu’au moins 12 000 salariés d’hôpitaux, cliniques, Ehpad et autres établissements ont été contaminés sur 545 000 concernés par l’enquête, soit un risque 11 fois supérieur à celui de l’ensemble de la population.

Isabelle Ufferte


 

Plus cher qu’une baguette de pain  

Avant la crise du coronavirus, un masque chirurgical était vendu aux alentours de 7 centimes… Bonheur de la loi de l’offre et de la demande, les prix se sont envolés ! Face au tollé, le gouvernement a assuré que le masque jetable ne peut désormais être vendu plus de… 95 centimes !

Pour 4 heures de protection, c’est plus que le prix d’une baguette de pain, ou que celui d’un repas à la cantine pour certaines familles…

A vot’ bon cœur  

Comme nombre d’hôpitaux, le CHU de Bordeaux fait de plus en plus appel aux dons et au « mécénat » pour se financer. Une politique qu’il a amplifiée depuis deux mois : cagnottes, appel sur le site internet pour acquérir respirateurs, pousse-seringue, matelas adaptés aux patients de réanimation, appel au bénévolat pour confectionner des blouses, tout un chacun est invité à contribuer !

Fin avril, le CHU a ainsi collecté plus de 870 000 euros. Des appels à la charité scandaleux alors même que la casse du système public de santé et les coupes budgétaires ont été organisées depuis des dizaines d’années !