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Si on en croit leurs déclarations, tous les « grands » candidats à la présidentielle, de droite comme de gauche, se préoccupent de nos salaires, parlent même de les augmenter ! Avec les patrons, ils craignent comme la peste les conséquences de la guerre qu’ils mènent contre les travailleurs. Les grèves pour les salaires se multiplient. C’est cela qui les pousse à mettre en avant le volet « pouvoir d’achat » de leur programme.

Conséquence du détraquement de l’économie, de la spéculation qui s’abat sur la moindre perspective de profit, de la guerre en Ukraine et ailleurs, les prix de l’énergie se sont envolés de 28,5 % en un an, ceux des produits alimentaires de 3,5 %. Les loyers explosent dans les villes, chassant de nombreux travailleurs de plus en plus loin de leur lieu de travail… Le bilan social est dramatique. En France, un des pays les plus riches du monde, 4 millions de personnes sont sans logement ou mal logées. En 18 mois de pandémie, la pauvreté s’est approfondie, touchant 7 millions de personnes, 10 % de la population française a besoin d’aide alimentaire. A l’opposé, la fortune des milliardaires a augmenté de 236 milliards d’euros, les entreprises du CAC40 ont engrangé 136 milliards de bénéfices, dont 70 ont été distribués à leurs actionnaires.

L’argent magique pour les ultra-riches, contre la population

Tous se préparent cependant à poursuivre cette politique qui ne peut, comme elle l’a fait jusqu’à présent, que creuser les inégalités sociales. Comme pour le confirmer, Pécresse, Le Pen, Zemmour, Jadot, Hidalgo, Roussel se sont présentés, lundi 21, au « grand oral » organisé par le Medef… Avec des nuances, ils emboîtent le pas à Macron et à son ministre de l’économie Lemaire qui mettent en avant la croissance de 7 % du PIB en 2021 pour justifier la politique du « quoi qu’il en coûte », les centaines de milliards de cadeaux faits au grand patronat sous couvert de « sauver l’économie » des conséquences de la pandémie. Ils voudraient nous faire croire que si les inégalités se sont creusées pendant cette période, cela n’est que temporaire. A les écouter, si la croissance se maintient, et donc la distribution massive d’argent public aux patrons, d’ici quelques temps, si nous sommes bien patients, nous en profiterons tous !

Nous savons bien que c’est l’inverse qui va se produire si nous ne nous y opposons pas. Derrière la reprise dont ils se vantent se cache en réalité une dégradation de toute l’économie, maintenue sous perfusion d’argent public. Les milliards d’argent magique ont poussé la dette publique à un niveau record dont il faudra bien payer le coût. Cela alors que les cadeaux fiscaux faits au patronat font peser de plus en plus lourdement l’impôt sur notre dos, que la réduction des cotisations sociales patronales vide les caisses de la protection sociale… Tout cela sert de prétexte à la poursuite de l’offensive contre les droits des chômeurs, contre les retraites, de la casse des services publics…

Tout est à nous !

Tout ce beau monde est bien d’accord pour s’opposer aux augmentations de salaires. Ils ne lâchent que le moins possible et sous la pression des luttes, afin, disent-ils, qu’elles ne remettent pas en cause les perspectives de croissance, qu’elles n’accélèrent pas l’inflation…

Mettre fin à la dégradation des conditions de vie, donner à chacun les moyens de vivre dignement, c’est-à-dire accéder aux biens et aux services créés par son travail exige bien au contraire des augmentations immédiates de salaire, 400 euros net pour tous, pas de revenu mensuel net inférieur à 2000 euros, l’indexation des salaires sur le coût de la vie. Ces exigences, portées par les candidats révolutionnaires, peuvent paraitre irréalistes. Ce serait pourtant parfaitement possible compte tenu du développement technique et économique de la société actuelle, de la richesse qu’elle dégage et que s’accapare une minorité de parasites. Nous avons toute légitimité à exiger notre dû, par notre organisation, nos luttes sociales comme politiques, en contestant le pouvoir d’une minorité d’ultra riches et de leurs serviteurs politiques. Comme disent les Gilets jaunes, « ce qu’on veut c’est pas les miettes... c’est la boulangerie ».

Editorial du n°109 d'Anticapitalites !, la revue du NPA33