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« Manifestement, les Français ne nous ont pas donné une majorité » déclarait Gabriel Attal au soir du 2nd tour. Bel euphémisme pour une déroute, deux mois après la réélection de Macron. Son parti est passé de 314 députés à 170 ! Et il manque à Ensemble une quarantaine de députés pour constituer une majorité.

Le silence de Macron et la cacophonie de ses proches témoignent de leur déstabilisation. Certains évoquent une dissolution dans un avenir proche. Les petites phrases et les tractations n’ont pas traîné pour tenter de trouver une « majorité d’action » comme l’a dit Borne... ou une majorité d’opposition pour Mélenchon proposant en vain à ses alliés un groupe commun.

Au-delà du caractère « ingouvernable » de l’Assemblée, Macron et les représentants des classes dominantes craignent que la colère contre ce cirque électoral, qu’exprime l’abstention massive, se transforme en révolte et en luttes, comme le montrent les mobilisations dans la santé, les grèves en Belgique contre l’inflation, en Grande-Bretagne dans les transports...

L’extrême-droite, le premier danger

Le RN obtient 89 élus, plus de dix fois plus qu’en 2017. Il promet des coups d’éclat... mais Le Pen s’est empressée d’assurer qu’ils seraient respectueux des institutions. Ce résultat représente un choc pour de nombreux travailleurs.ses, militant.es.

Avec sa démagogie populiste et raciste, le RN a dévoyé la colère d’une partie des classes populaires. Il veut faire croire au mythe d’un nationalisme protecteur. Son poids parlementaire sera un encouragement pour tous les réactionnaires, les tenants de l’ordre, d’un Etat fort contre les plus faibles, les contestataires, les militants du monde du travail, les étrangers, les LGBT... Le Pen l’a annoncé pendant la campagne : « constituer un groupe d’opposition déterminant face aux destructeurs d’en haut, la Macronie, et d’en bas, l’extrême gauche ».

Une comédie parlementaire impuissante

Du côté de la NUPES, passé le bluff de Mélenchon 1er ministre, les 142 élus (en comptant les ultramarins) illustrent que l’alliance a marqué des points auprès d’une partie de la jeunesse et des travailleurs, en particulier parmi les militant.es syndicaux, en osant se positionner pour un autre monde, en contestant le pouvoir.

Quel sera l’avenir de ce groupe hétéroclite, dont un certain nombre, parmi ceux qui en avaient l’âge, ont participé hier à divers gouvernements et dont une partie gouvernait avec les macroniens d’aujourd’hui dans le gouvernement Hollande ? A peine l’élection passée, les logiques d’appareil reprennent le dessus. Quoi qu’il en soit, le jeu parlementaire, les blocages et les effets de tribune apparaitront à tous.tes bien dérisoires face à l’ampleur du désastre auquel nous sommes confrontés.

L’inflation brutale, la dégradation des conditions de vie et de travail de tous.tes, les crises énergétique, alimentaire, climatique, les menaces de krach financier, l’extension de la guerre et du militarisme, ne se résoudront pas à l’Assemblée, taillée sur mesure pour assurer le pouvoir des classes dominantes et la propriété capitaliste.

Aucune réponse ne pourra être apportée dans le seul cadre national. La crise globale dans laquelle nous plonge le capitalisme mondialisé, ne peut trouver d’issue que dans la prise en main de la société par les premier.es de corvée qui relèvent la tête dans le monde entier.

Construire notre opposition, la lutte des classes pour notre propre pouvoir !

La NUPES promet de mener bataille sur les bancs du Parlement, de faire du bruit. Il est probable que ce bruit soit bien vain. Car il n’y a pas d’issue à l’offensive des classes dominantes sans remettre en cause leur pouvoir et le fonctionnement même du capitalisme. Quelles que soient les péripéties parlementaires, le monde de la finance, les grands actionnaires, les véritable décideurs se battront bec et ongles pour maintenir leurs privilèges, leurs profits, leur propriété, et seront prêts pour cela, s’ils le jugent nécessaire, à s’appuyer sur l’extrême-droite et les pires méthodes contre le monde du travail.

Alors oui, il y a urgence à contester ce système, à se préparer à le remplacer, à faire la révolution ! Nous l’avons défendu dans ces élections en menant notre campagne en Gironde pour nos candidats ou en appelant à voter pour ceux de Lutte Ouvrière là où nous n’étions pas présents. C’est bien de cela qu’il nous faut débattre aujourd’hui.