Le RN qui chantait victoire et se voyait déjà au gouvernement après le premier tour des législatives est renvoyé dans les cordes avec ses « brebis galeuses » et c’est un soulagement pour les larges fractions de travailleur·ses, de jeunes et celles et ceux qui, dans les classes populaires ont rejeté son racisme, sa xénophobie anti-migrant·es, son sexisme, ses idées réactionnaires.
Le coup de force électoral de Macron qui voulait s’imposer comme le sauveur du chaos politique qu’il a lui-même créé, prêt à gouverner avec le RN puis faisant volte-face en ralliant le front républicain, s’est retourné contre lui. Rejeté massivement, -y compris par celles et ceux qui ont se sont servi du bulletin RN contre lui au premier tour, il sort de ces élections encore plus déconsidéré, affaibli. La crise politique, qui exprime le discrédit profond des partis de gouvernement, leur incapacité à répondre aux besoins de la population, au pouvoir d’achat, à la régression sociale généralisée, s’approfondit. Elle ne trouvera pas de solution dans les futurs tripatouillages politiciens pour essayer de dégager une majorité à l’Assemblée, une stabilité politique nécessaire aux affaires du patronat, pas plus que les travailleurs ne trouveront dans le front dit républicain une réponse à l’approfondissement de la crise sociale.
Aucune confiance dans le front républicain et dans la gauche institutionnelle, responsable des politiques qui ont nourri l’extrême-droite
L’effondrement de Macron et la gifle infligée au RN sont le résultat de la mobilisation d’une large fraction du monde du travail, des femmes et de la jeunesse qui ont utilisé le bulletin de vote du Nouveau Front populaire pour rejeter Macron et l’extrême-droite. En l’absence d’une alternative crédible, beaucoup l’ont fait sans illusion sur les politiciens de gauche qui, comme Hollande ont mené au pouvoir les pires politiques antisociales, xénophobes et sécuritaires qui ont amené le RN aux portes du pouvoir ou Rousseau, ancien ministre de Macron, maître d’œuvre avec Borne de la réforme des retraites.
Les travailleur·ses et la jeunesse ne peuvent donner leur confiance au NFP, cet attelage disparate dans lequel personne n’est d’accord, voué à l’éclatement au cours des tractations et marchandages pour les postes et sinécures, et dont une partie s’est déjà dite prête à gouverner avec Macron dans un gouvernement d’union nationale. Aucun, de LFI au PS ne remet en cause l’ordre social, le nationalisme, le capitalisme. Le programme du NFP appuie le militarisme, la défense de l’Etat d’Israël, le soutien à l’OTAN, bras armé de la domination des grandes puissances occidentales.
Contre le bloc réactionnaire, s’organiser pour nos droits sociaux et démocratique, pour changer le monde
Quelles que soient les futures combinaisons politiciennes, le gouvernement comme l’Assemblée se plieront aux exigences des classes capitalistes dominantes qui vont poursuivre leur offensive contre les travailleur·ses, les chômeurs, les plus pauvres. Le retrait par Attal de la réforme de l’assurance-chômage n’est que partie remise. Parce que leur système en faillite ne tire plus ses profits qu’en surexploitant les travailleurs et les peuples, en pillant leurs richesses, en détruisant la planète.
Leur monde de concurrence, exacerbée par la crise conduit au militarisme et à la guerre, au renforcement des extrêmes droites et forces réactionnaires pour imposer leur société barbare aux exploité·es.
La situation inédite que nous vivons a déjà engagé des clarifications, une politisation, des prises de conscience qui nous sont nécessaires pour nous organiser en toute indépendance des institutions pour lutter contre les forces réactionnaires, prendre en main nos propres affaires, nous préparer aux affrontements à venir. Il n’est pas minuit moins le quart… mais l’aube d’une nouvelle période où sont ouvertes toutes les possibilités d’en finir avec ce monde pourri !