Le milliardaire Trump qui, il y a 4 ans, encourageait un coup d’État pour contester l’élection, a remporté la présidence des Etats-Unis, les Républicains gagnant le Sénat et la chambre des représentants.
C’est la victoire du racisme et de la xénophobie comme politique d’État, du mépris des femmes et du masculinisme, de l’affirmation brutale de la guerre aux migrants et à « l’ennemi intérieur », c’est-à-dire aux travailleur.ses de toutes origines, aux pauvres...
Trump doit avant tout sa victoire à l’effondrement des démocrates et de Kamala Harris, qui a perdu près de 10 millions de voix par rapport à Biden en 2020. Quatre années de politique au service de l’élite et de Wall Street, la flambée de l’inflation et de la dette, ont creusé les inégalités et plongé dans la misère de larges fractions du monde du travail, frappé par des vagues de licenciements.
Kamala Harris, « la capitaliste » n’a pas eu un mot pour les classes populaires. De nombreux jeunes et travailleur·ses ont aussi en s’abstenant dit leur colère, leur refus de la guerre génocidaire de Biden contre le peuple palestinien.
La victoire de Trump, un avertissement pour l’ensemble des travailleurs et des peuples
Trump est le produit de la crise d’un capitalisme à bout de souffle qui exacerbe la concurrence économique à l’échelle du monde et ne peut réaliser ses profits qu’en surexploitant les travailleur.ses, les peuples et les ressources de la planète, conduit l’humanité dans une impasse, la barbarie et la violence de l’exploitation et des guerres.
Trump prétend vouloir en finir avec la guerre d’Ukraine, mais comme ses prédécesseurs, il se soumettra au diktat de Wall Street, la poursuite de l’escalade protectionniste, militariste et guerrière, tout en cherchant à contraindre l’Europe à y prendre une plus grande part.
Son élection n’est pas une simple alternance mais marque un tournant dans la régression mondiale généralisée, économique, sociale, démocratique, dans le militarisme et la guerre... l’affrontement mondial entre la minorité des classes dominantes parasites qui s’approprient les richesses et celles et ceux qui les produisent, les travailleur·ses dont la révolte et les luttes représentent l’avenir de la société, portent en germe les révolutions à venir.
L’autoritarisme populiste pour servir la dictature du capital
L’autoritarisme brutal qui se met en place aux Etats-Unis n’est pas le produit de la mégalomanie raciste et sexiste d’un individu. La démocratie bourgeoise n’est plus capable de canaliser le mécontentement et la colère. Elle nécessite d’autres formes de domination plus autoritaires, liberticides, sécuritaires et policières, qui s’appuient sur le nationalisme, « l’isolationnisme » et le racisme, pour répondre au discrédit et à l’effondrement des partis traditionnels de l’alternance qui se sont discrédités au pouvoir en menant des politiques antisociales, anti ouvrières.
L’offensive des classes dominantes contre les travailleurs et les peuples s’accompagne partout de la montée de régimes autoritaires voire fascisants, comme en Italie avec Meloni ou en Hongrie avec Orban et ailleurs dans le monde, de la montée des extrême-droites.
L’avenir est entre les mains des exploité·es
Les questions démocratiques et sociales, aux USA comme en France, contre les licenciements, le chômage, pour les services publics, l’école et la santé, les budgets sociaux, contre la dette, sont liées. C’est la lutte pour les droits et le pouvoir des exploité·es, des opprimé·es, de celles et ceux qui produisent toutes les richesses, les seuls à porter des réponses progressistes, un avenir à l’humanité.
Ce mouvement, notre mouvement, a besoin de s’organiser pour s’émanciper des pressions populistes et des préjugés réactionnaires, d’élaborer un programme qui combatte les poisons du nationalisme, du racisme, du sexisme, de la xénophobie anti-immigrés, pour les droits sociaux et démocratiques, pour l’unité internationaliste des travailleurs et des peuples.