Le « plan de paix » présenté lundi dernier par Trump est une véritable mise sous tutelle de la Bande de Gaza, privant les Palestiniens de tout droit. Netanyahou l’appuie : « Je soutiens votre plan … qui satisfait nos objectifs de guerre » et menace, si les Palestiniens ne s’y plient pas, de « finir le travail ».
Les conditions de ce prétendu plan de paix sont tellement inacceptables et le délai du 2 octobre intenable, qu’il prépare sans doute le feu vert des USA pour une nouvelle phase de l’offensive terrestre de l’armée israélienne.
La guerre génocidaire menée par Israël avec à ses côtés les USA, a déjà fait 74 000 morts, 165 000 blessés et mutilés, dont 30 % d’enfants. La famine organisée délibérément frappe plus de 600 000 personnes.
Partout dans le monde, des millions de manifestant·es ont exprimé leur révolte devant cette monstruosité perpétrée au nom du « droit d’Israël à se défendre », la propagande mensongère de toutes les vieilles puissances impérialistes.
C’est sans doute ce qui avait poussé Macron et d’autres dirigeants occidentaux comme le Britannique Starmer à reconnaître l’État palestinien à l’ONU la semaine dernière … au moment où Israël en liquide toute possibilité d’existence.
Macron défend les intérêts des capitalistes français dans un Moyen-Orient « pacifié »
Macron avait d’ailleurs, en même temps, rappelé son soutien à l’État sioniste et ses préfets interdisaient aux municipalités de mettre le drapeau palestinien à leur fronton. En réalité il s’agit pour lui comme pour Starmer d’essayer de garder un rôle au Moyen-Orient pour y préserver les intérêts de leurs capitalistes.
Il n’a d’ailleurs pas tardé à approuver le plan de Trump, « prêt, a-t-il dit, à travailler à sa mise en œuvre ». Or le plan de Trump, c’est celui d’un Moyen-Orient pacifié par la force, où la question palestinienne serait liquidée, où les Etats arabes et Israël coopéreraient comme il était prévu par les accords d’Abraham en 2020 pour permettre l’exploitation par les multinationales des immenses richesses énergétiques de la région et l’instauration de nouvelles voies commerciales.
Face au nouvel ordre mondial capitaliste, la seule issue est dans le combat pour le socialisme
A l’AG de l’ONU dont tant de résolutions sur la Palestine sont restées lettres mortes, Netanyahou avait clamé qu’il n’y aurait jamais d’Etat palestinien et Trump avait fait une déclaration d’une heure contre le multilatéralisme, contre les Européens qui laissent faire l’immigration, qui doivent poursuivre les énergies fossiles ainsi que le soutien à l’Ukraine contre la Russie.
La « paix par la force » de Trump, c’est plier ses rivaux comme ses alliés aux intérêts des Etats-Unis, par la guerre commerciale, par des négociations comme par la force militaire.
Ce basculement du monde -en continuité avec Biden- n’a pas son origine dans la personne de Trump mais dans le fait que l’oligarchie des milliardaires qu’il représente a besoin de sauvegarder la domination des USA, du fait de la crise de rentabilité du capital, pour accroître leur part de la plus-value mondiale disputée en outre par les puissances capitalistes émergentes.
C’est cette double crise, crise d’accumulation du capital, un essoufflement général de la machine à profits, du système capitaliste mondialisé et financiarisé, doublée d’une crise de la domination des USA et des vieilles puissances impérialistes, qui se réfracte dans tous les pays du monde.
C’est par en bas, par l’intervention des travailleur·es et des peuples du monde entier que le seul avenir possible peut se construire. En Palestine, en Israël et dans l’ensemble du Moyen-Orient, il ne peut y avoir d’issue sans que les travailleurs palestiniens, arabes et juifs renversent leurs Etats réactionnaires, théocratiques, pour que tous puissent vivre ensemble en paix dans un même Etat démocratique et laïc.
Notre solidarité avec les Palestiniens et tous les peuples opprimés, c’est notre combat pour un autre monde, débarrassé du capitalisme, de la logique du profit et de la concurrence pour accaparer les richesses naturelles et les fruits du travail humain, et qui passe par combattre notre propre Etat.
Il n’y a pas d’autre issue que le socialisme pour un monde en paix et la coopération des peuples.
