Contre l’inflation des profits, augmentation des salaires !
Le ministre du Budget Le Maire annonce 10 milliards d’économies sur le budget 2024, en plus des 12 milliards d’économies déjà réalisées par rapport à 2023, un vol de ce qui devrait revenir aux classes populaires. Cela va se traduire par la suppression de postes de professeurs, la fin des aides aux temps périscolaires dans les communes défavorisées, la baisse de subventions aux associations, plus de précarité et des salaires qui sont loin de rattraper la flambée des prix pour les agents de la fonction publique.
Dans le privé, la proportion de salariés payés au SMIC est passée de 12 % à 17,3 % entre 2021 et 2023, un recul global des salaires réels. Ce qu’Attal, le Premier ministre, prépare en parlant de « désmicardiser la France », c’est une offensive contre le SMIC qui augmente trop au goût du patronat. Alors que les prix continuent de grimper, les patrons refusent d’augmenter les salaires à hauteur de l’inflation.
Pendant que le monde du travail s’appauvrit…
Entre 2022 et 2023, les prix ont augmenté de 2,5 % de plus que les salaires moyens du privé. D’après l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), le pouvoir d’achat moyen, qui masque l’appauvrissement réel d’une grande partie de la population, n’a évolué que de 10 € par an entre 2021 et 2023. Une stagnation due surtout à la faible augmentation des salaires, 6 fois inférieure à celle des revenus du patrimoine (actions, obligations, immobilier) !
Cela fait des mois que le gouvernement nous annonce la fin de l’inflation. Mais les prix continuent de s’envoler : 10 % sur les factures EDF, doublement des franchises médicales, augmentations des mutuelles, des dépenses de santé, de l’alimentaire… Le patronat refuse toute augmentation conséquente des salaires et les enveloppes qu’il y consacrera en 2024 n’augmenteront que de 3,5 % en moyenne, un net recul par rapport aux 4,6 % de 2023 !
… les profits du CAC40 explosent
Le monde du travail s’appauvrit par un gigantesque transfert de richesses de ses poches vers les profits du CAC40. L’inflation n’est pas due aux salaires, mais aux marges records qu’imposent les grands groupes capitalistes.
Les bénéfices nets cumulés des 25 plus grandes entreprises françaises du CAC40 ont ainsi déjà dépassé les 120 milliards d’€ pour 2023. Pour la 3ème année consécutive, les bénéfices du CAC40 dépassent les 100 milliards d’€ : + 7 % pour le secteur du luxe, + 14 % pour les banques, 18,6 milliards pour Stellantis et presque 20 milliards pour TotalEnergies !
Pour une politique pour changer le rapport de force
Des grèves éclatent un peu partout lors des NAO, face aux ridicules mesures salariales annoncées par les patrons comme à Safran, chez les cheminots ou à La Poste dernièrement. Des enseignants en région parisienne ont refusé de faire leur rentrée cette semaine, contre les suppressions de postes et de classes.
Mais cette colère s’exprime boîte par boîte, secteur par secteur. Les directions des grandes centrales syndicales restent passives en renvoyant chaque militant négocier dans le cadre de son entreprise ou sa corporation.
La seule grève annoncée par l’intersyndicale depuis la grève des retraites est le 19 mars, pour la seule Fonction publique, sans exigences communes sur les salaires.
Or, la question des salaires est une question politique, celle du rapport de force global entre le capital et le travail.
Face au grand patronat, au pouvoir à sa solde et à leur campagne haineuse contre celles et ceux qui se battent, c’est tous ensemble qu’il nous faut lutter pour nos revenus, nos droits, pour prendre nous- mêmes en main le contrôle de la société.