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La prestation de Philippe devant l’Assemblée nationale mardi soir a illustré à quel point gouvernement et classes dominantes n’ont aucune solution pour ébaucher quelque sortie de crise que ce soit. Ils naviguent à vue, disent tout et son contraire… Seule évidence, leur obsession de faire reprendre le travail. Pour cela, il faut permettre aux parents d’amener leurs enfants dans les crèches, les écoles maternelles et élémentaires à partir du 11 mai, au collège pour les 5ème et 6ème le 18 mai… Pour les autres, qui peuvent se garder seuls, on verra plus tard… ou pas.

Quelles garanties sanitaires, quel matériel, quels effectifs pour s’occuper des enfants ? C’est le brouillard absolu. A part que les collégiens devront porter un masque… et que Philippe n’en fournira qu’« à ceux qui n’auront pu s’en procurer par eux-mêmes » !

Le gouvernement n’est même pas en mesure de fournir un masque à chaque élève de 5ème et 6ème ! Au bout de deux mois de crise majeure, de pénurie de matériel de protection de base, les classes dominantes n’ont pas été capables de lancer la production industrielle de masques, pas plus FFP2 que chirurgicaux ou en tissus, alors même que le gouvernement les arrose de milliards, les exonère de cotisations sociales, se plie en quatre pour lever toute contrainte !

L’incurie, la responsabilité criminelle de leur société, de leur soif de profit éclate chaque jour un peu plus aux yeux de tous. Plus que jamais est posée la nécessité que les travailleurs, la population, prenions nous-mêmes le contrôle de la société, de l’organisation de la production.

Redémarrer la production… ?

Partout, les patrons sont pressés de faire reprendre le travail, mais pour quelle production, pour vendre à qui… et dans quelles conditions ? A peine les annonces faites mardi soir, la direction de la SNCF lançait un « appel solennel à tous les employeurs qui le peuvent à continuer le télétravail et à aménager les horaires d’embauche et de sortie les matins et soirs », disant son incapacité à assurer les déplacements domicile-travail…

Le coronavirus a brutalement révélé et accéléré la crise. L’économie, l’ensemble de la société sont en panne.

La récession dans le monde entier est telle que le 20 avril, le baril de pétrole a été vendu à des prix négatifs tant il est en excédent. Aux USA, le nombre de chômeurs a augmenté de 26 millions en 6 semaines ! Ici, le chômage a augmenté de 7,1 % en mars alors même que 9,5 millions de travailleurs ont été mis en chômage partiel payé par l’Etat sans que les entreprises n’aient à débourser un centime.

Les multinationales et la finance comptent bien faire payer leur crise aux salariés, intensifier l’exploitation. Airbus a commencé à préparer le terrain en envoyant une lettre à ses 135 000 salariés, laissant planer les menaces sur l’emploi, les conditions de travail…

Et les pressions se multiplient dans les entreprises sur la pose des congés, sur le temps de travail comme à la Fnac, voire sur les salaires « pour préserver l’emploi »… 

Accentuation de la misère…

Dans les quartiers populaires, les zones rurales défavorisées, le confinement et la crise accentuent la misère. La fermeture des écoles et des cantines aux prix modiques, la baisse de revenus due au chômage partiel et à la fin des petits boulots, ont des conséquences dramatiques pour de nombreuses familles.

Le gouvernement a promis une prime dérisoire de 150 euros aux allocataires du RSA (+ 100 euros par enfant), un total de 39 millions d’euros… à comparer aux 110 milliards de cadeaux aux entreprises et aux 300 milliards de garanties de prêts…

… et de la colère

Le discrédit du gouvernement est total. Malgré le confinement, les colères se font entendre, dans les entreprises, les hôpitaux, parmi les enseignants, dans les cités, sur le net, aux balcons… Des appels divers se multiplient pour un 1er mai de contestation, et pour préparer la suite, dont le 11 mai dans l’éducation.

La conscience s’élargit que dans les écoles comme dans les entreprises, les lieux de vie, ceux qui font tourner la société doivent prendre eux-mêmes le contrôle, décider de ce qui doit être produit et comment, en toute sécurité sanitaire, en fonction des besoins collectifs. La conscience que seul le monde du travail peut, en s’organisant, apporter des réponses démocratiques à la crise globale dans laquelle nous plonge le capitalisme.

Le 29 avril