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Les plus de 200 manifestations du 16 juin ont fait entendre la profondeur de la colère dans le secteur de la santé. La mobilisation a été un succès, avec par exemple entre 7000 et 10 000 personnes à Bordeaux, de l’hôpital public, et aussi du privé, avec des cortèges de cliniques et d’Ehpad, en particulier les jeunes générations très présentes, dénonçant la précarité, les bas salaires, le manque de personnel, les conditions de travail inacceptables. A Paris, le pouvoir a répondu avec les lacrymos.

A l’hôpital, l’après confinement s’avère pire que l’avant avec les mêmes problèmes qui se posent dans une situation dégradée par l’épidémie. La mascarade du « Ségur de la santé » piloté par Notat révèle toute l’impasse du « dialogue social » et le mépris du gouvernement pour qui il n’est question d’augmenter ni les moyens pour la santé, ni les salaires de tous les personnels, alors qu’au contraire, c’est vers une accélération des restructurations et des attaques que l’on va.

Cette colère rejoint celle de la jeunesse qui se mobilise, malgré les interdictions de manifester, contre le racisme et les violences policières. Elle fait face au même mépris de Macron qui a apporté son soutien à la police dénonçant, avec les mêmes mots provocateurs que l’extrême droite, le « communautarisme » de ceux qui luttent contre le racisme.

C’est la colère aussi des travailleurs contre les licenciements et les fermetures d’usine. A Derichebourg, sous-traitant de l’aéronautique à Toulouse, les salariés ont mené une semaine de lutte contre un accord de performance collective (APC), avant que FO ne finisse par le signer. Ces accords, que Pénicaud veut généraliser, sont un véritable chantage qui impose aux salariés des baisses de salaires sous la menace de suppressions d’emplois. Pour Derichebourg, ce serait 750 postes sur 1600 ! Devant l’usine, certains salariés dénonçaient : « Un APC, c’est passer par le choléra pour avoir la peste ensuite car rien ne nous dit qu’il n’y aura pas de licenciements une fois l’APC signé ».

Système en faillite

Chantage à l’emploi, chômage, répression, toute la politique du pouvoir et du patronat transpire le mépris des premiers de cordée prêts à mordre pour défendre leurs privilèges au moment où la récession menace leur système de faillite.

Macron, pantin du CAC 40, en pleine déroute aux municipales et crise parlementaire, prétend « dessiner en quelques lignes notre nouveau chemin » pour mieux poursuivre la même politique.

Les cadeaux pleuvent plus que jamais pour les patrons, « 500 milliards d’euros pour notre économie » se félicite Macron, avec les 8 milliards du plan automobile, ou les 15 milliards du plan aéronautique. Et quand, au nom de la « souveraineté nationale », il prétend que ces cadeaux sont « pour ne pas dépendre des autres » pays, c’est pour mieux cacher que toute l’économie dépend de nous, les travailleurs, que son pouvoir continue d’attaquer : durcissement de l’exploitation, chantage des APC, poursuite des mesures d’exception du « plan d’urgence sanitaire », et une véritable campagne pour nous faire « travailler et produire davantage ».

Cette politique ne mettra pas un terme à la récession engagée, avec les faillites d’entreprises qui se multiplient et le chômage qui explose. Elle aggrave encore la dette publique pour renflouer les multinationales et les banques. Elle aggrave aussi le déficit de la Sécurité sociale dont un rapport annonce ce mardi que celui de la branche assurance-maladie passerait de 1,46 milliards à 31 milliards en un an, à cause de la baisse brutale des recettes du fait de l’explosion des exonérations de cotisations patronales, du recours massif au chômage partiel, et de l’explosion des dépenses liées à la crise sanitaire.

Préparer la suite du 16...

Comme les travailleurs de la santé l’ont fait entendre le 16 juin, alors que les confédérations syndicales n’ont aucun plan de bataille, c’est une mobilisation d’ampleur dont nous avons besoin pour mettre un terme à ces politiques.

Pour empêcher la loi du profit de conduire toute la société à la catastrophe, nous avons besoin de discuter de perspectives pour que nous, les travailleurs et la jeunesse, imposions notre contrôle démocratique sur l’économie et toute la marche de la société.

Cela passe par la prise en mains de nos luttes aujourd’hui, pour entraîner, encourager, aider dans nos services, nos ateliers, nos quartiers à s’organiser, à faire entendre nos exigences, notre légitimité pour imposer l’augmentation des salaires, des conditions de travail et de vie dignes pour toutes et tous, l’interdiction des licenciements et le partage du temps de travail entre tous !

Mercredi 17 juin 2020